07/06/2022 Paul DARDEL

Charline, Bon Samaritain, témoigne de ses interventions

Je me nomme Charline, 34 ans, j’habite à Annéville-La-Prairie (52). Je ne sais plus depuis combien de temps je suis Bon Samaritain. Je suis infirmière Sapeur-Pompier volontaire et mon SDIS a fait la promotion de l’application, je me suis donc inscrite tout naturellement. Consciente de l’importance du no-flow (le temps où la victime ne reçoit pas compressions thoraciques), l’utilisation de cette appli m’a semblé évidente. Les délais d’intervention dans notre département sont forcément longs et la victime perd ses chances de survie. Un massage cardiaque et une alerte précoces sont les premières choses essentielles dans la réussite de la réanimation. Je suis aussi infirmière libérale. J’ai reçu une première alerte alors que je rentrais chez moi après une journée de travail. La femme de la victime avait entrepris un massage cardiaque, mon relais fut le bienvenu. J’ai été ensuite relayée une bonne dizaine de minutes après par un second Bon Samaritain avant l’intervention du SMUR et des Sapeurs-Pompiers et j’ai pu à ce moment là m’occuper de l’épouse. La seconde fois, deux mois après peut-être, pendant ma tournée, l’alerte est tombée quelques rues plus loin. Là aussi, une personne présente au moment de l’arrêt cardiaque avait commencé le massage cardiaque. J’ai pu la relayer. Deux jours plus tard, en formation à 400 kms de chez moi, j’ai également reçu une notification mais je n’ai pu y répondre favorablement. Même si c’est notre métier, nous intervenons en civil, les témoins ne savent pas qui nous sommes, et c’est aussi quelque chose que nous devons gérer et expliquer. Il n’y a aucun risque à mal faire, le SAMU et les pompiers peuvent nous guider par téléphone, l’appli reprend de façon pertinente les gestes à entreprendre. Plus nous serons nombreux, plus nos voisins, amis, famille auront de chance de survie s’ils faisaient un arrêt cardiaque. Tout le monde peut être utile, que ce soit pour guider les secours, pratiquer le massage cardiaque, aller chercher le défibrillateur, prendre soin de la famille ou des autres témoins. Ce sont de précieuses minutes de gagnées.