« N’ayez pas peur de devenir Bon Samaritain ! »
Théo, 20 ans, étudiant parisien et membre de la Protection Civile est intervenu cet automne dernier en région parisienne. Il témoigne :
J’ai toujours eu la vocation de porter secours, sapeur-pompier dès l’âge de 12 ans, je n’ai pas hésité à rejoindre les Bons Samaritains.
Le dimanche 22 novembre en début d’après-midi, je suis au téléphone quand une sonnerie stridente vient interrompre ma conversation. Je raccroche sans expliquer à la personne ce qu’il se passe, et je vois qu’un arrêt cardiaque est signalé à proximité de chez moi. Sans réfléchir, en quelques secondes, j’accepte et je me retrouve dans la rue. Je voyais très bien où il était situé étant donné que c’est un trajet que j’emprunte souvent.
Je cours, un opérateur m’appelle pour m’aider à trouver la localisation précise. La personne en arrêt était dans un jardin public : moins de 5 minutes après le déclenchement, j’étais à ses côtés. Le témoin était en train de masser la victime, j’ai pris son relais après avoir vérifié en une seconde que la personne était bien en arrêt cardiaque. Les Pompiers de Paris puis le SAMU sont arrivés assez rapidement après le début de mon massage.
Finalement, le massage est quelque chose de très répétitif (dans le sens où c’est toujours la même chose). Je n’ai pas eu besoin de réfléchir à l’ordre des choses à faire, etc. et je me suis étonné moi-même ensuite de cet automatisme. La décharge d’adrénaline aide à être efficace dans ces situations, et permet d’oublier une quelconque appréhension que l’on pourrait avoir.
Après une quinzaine de minutes de réanimation, les équipes de secours ont fait repartir le coeur. J’ai eu des nouvelles de la victime depuis, d’abord par sa femme bouleversée, puis par le monsieur lui-même. Il va bien, n’a a priori pas de séquelles et se remet peu à peu. Il m’a dit être même repassé à l’endroit où cela s’était produit. Peut-être nous rencontrerons-nous un jour …
Je me souviendrai longtemps de ce dimanche, et du moment où le médecin a annoncé que le coeur battait de nouveau. C’était pour moi le second arrêt, mais c’est la première fois que le coeur repartait ! Première victoire sur la mort !
Il faut s’inscrire, il faut se former, il faut masser.
N’ayez pas peur de devenir Bon Samaritain ! Car à l’instant où l’on se présente auprès d’une victime en arrêt cardiaque, cette personne est morte. La pire chose que vous puissiez faire, c’est de ne rien faire. Le seul risque c’est de lui sauver la vie !