15/12/2021 Paul DARDEL

Un heureux déclenchement

Un témoignage de déclenchement très inhabituel

Je m’appelle Léa, j’ai 30 ans et je vis à Cugnaux. Il y a un an, j’assistais à une formation de premiers secours. Pour moi, comme pour tous les stagiaires présents ce jour là, cela a représenté un déclic : pourquoi ces gestes et réflexes simples ne sont-ils pas connus de tous ? Comment mettre à profit ce que nous avons appris, et nous rendre le plus utiles possible ?

A l’issue de cette formation, c’est un sapeur-pompier qui m’a présenté le concept du Bon Samaritain. J’y ai vu l’occasion de pouvoir aider dès que j’en aurai l’occasion. Alors j’ai tout de suite téléchargé l’application « Staying Alive » sur mon téléphone. C’était aussi simple que ça. Une seule petite application, et je me rendais disponible pour porter assistance aux personnes qui en auraient besoin. 

Au mois d’Août, un matin, j’ai reçu une alerte de l’application. Cela s’est matérialisé sous la forme d’une notification à l’écran et d’une sonnerie, comme une sirène. Cette notification précisait qu’il s’agissait d’un accident cardiaque, et l’adresse était indiquée. L’application proposait tout de suite un itinéraire pour atteindre cette adresse. Un message permet également d’indiquer si, oui ou non, on peut se déplacer. 

Je me suis immédiatement mise en chemin pour rejoindre le lieu indiqué. En route, j’ai été contactée par le centre d’appel des pompiers qui avait initialement été appelé par la victime. Très calmement, ils m’ont indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un incident cardiaque mais d’un accouchement. Toutes les informations nécessaires pour appréhender la situation m’ont été données, la personne au téléphone s’est assurée que je me sentais capable de gérer tout ça, et m’a rassurée en me disant qu’ils arriveraient rapidement. 

Une fois sur place, j’ai eu la chance d’être très vite rejointe par un médecin généraliste qui, comme moi, avait été alerté. Il a su m’indiquer comment me rendre utile jusqu’à l’arrivée des pompiers, puis celle du SAMU. À la fin de l’intervention, la mère et son bébé ont pu être rapatriés à l’hôpital, et le SAMU m’a informée que je pouvais rentrer chez moi.

Sur le chemin du retour, j’ai été recontactée par les services de secours qui m’ont demandé comment s’était passé l’intervention, et surtout qui se sont assuré que j’allais bien. Ils m’ont mis à disposition un soutien psychologique si j’en ressentais le besoin.

Quelques jours plus tard, on me rappelait de nouveau pour me donner des nouvelles de la maman et du bébé. 

Pour être honnête, cette situation n’était pas facile à gérer. D’autant plus qu’un accouchement ne fait pas partie des situations pour lesquelles on se forme aux premiers secours ! Malgré tout, que ça soit par téléphone ou sur place, j’ai été accompagnée avant, pendant et après l’intervention. Et amplement remerciée. En étant formée aux premiers secours, j’ai su garder mon calme et rester concentrée tout le temps de l’intervention. 

Être Bon Samaritain, ce n’est pas juste accepter d’être mis à contribution dans une situation difficile. Pour moi, c’est une occasion d’aider, de n’importe quelle manière. Qu’il s’agisse de pratiquer un message cardiaque, d’aider à localiser le défibrillateur le plus proche, ou même de tenir la main de la victime, un Bon samaritain sera toujours utile. Rien n’est obligatoire, il est toujours possible d’indiquer lorsque l’application nous alerte que l’on ne peut pas se rendre sur les lieux de l’incident. 

Malgré tout, la peur de mal faire ou de vivre une situation trop difficile est vite effacée par l’envie d’aider. 

J’en parlais déjà autour de moi, mais depuis cette intervention je diffuse largement à mon entourage le concept du Bon Samaritain. 

Je pense aussi aux personnes de mon entourage qui vivent loin et que je ne vois pas tous les jours ; cela me rassure de savoir qu’en plus de la mobilisation des services de secours, l’intervention d’un Bon Samaritain pourrait les aider en cas de besoin.