15/12/2022 Eric Doxat

Témoignage de Bon Samaritain : Julien, bénévole engagé

– Pouvez vous présenter, vos noms et qualités, âge éventuellement lieu de résidence ?

Je m’appelle Julien, j’ai 26 ans, je réside dans les Yvelines et dans la vie je suis employé au sein d’une compagnie d’assurance. En parallèle, je suis également engagé bénévolement au sein de l’association Protection Civile Paris Seine dans laquelle je suis secouriste depuis maintenant 5 ans et demi.

– Depuis quand et comment êtes-vous devenu Bon Samaritain ?

Mon inscription remonte à quelques années.

– Pourquoi avoir choisi de devenir Bon Samaritain ? Cette question peut évidemment être déjà traitée dans votre histoire et votre vocation de secouriste, si vous êtes secouriste.

J’ai choisi de m’inscrire sur cette application parce qu’il s’agit avant tout de la suite logique à mon engagement de secouriste. En étant formé aux premiers secours, on choisit de porter assistance et secours aux personnes, sachant que cela pourrait arriver à n’importe quel moment de notre journée. Je me suis toujours imaginé me retrouver dans la situation d’avoir un de mes voisins victime d’un malaise cardiaque et apprendre plus tard que celui-ci est décédé alors même que j’étais là et que j’aurai pu lui porter assistance (sans pour autant être certain du résultat). 

– Pouvez vous nous raconter en détails le déroulement du déclenchement pour ceux qui ignorent comment ça se passe ? Lieu, date, moment de la journée, circonstances, etc. Avez-vous eu connaissance du sort de la victime, a-t-elle survécu ?

C’était un samedi, le week-end venait alors de commencer et je me suis réveillé aux alentours de 08h30 ce matin là. J’ai regardé un peu la télé dans mon lit et soudain, j’ai entendu une sonnerie en continu sur mon téléphone. Ça n’était pas la première fois qu’elle retentissait donc j’ai tout de suite compris de quoi il s’agissait. Je regarde mon téléphone, je vois que l’intervention se situe à mon adresse et je comprends donc qu’il s’agit d’une personne de mon immeuble. Immédiatement je valide l’intervention, j’enfile un jogging, une paire de chaussures et me voilà devant la porte, prêt à partir, devant les membres de ma famille qui sont en train de déjeuner et qui ne comprennent pas tellement ce qui est en train de se passer. Je passe la porte et je reçois l’appel de l’opérateur des pompiers qui me signale alors qu’une femme serait en arrêt cardio-respiratoire au 4ème étage. Je suis accueilli par le mari de la victime qui m’indique qu’il a retrouvé la victime inanimée, dans son lit.
La réanimation est alors entamée, les pompiers arrivent quelques secondes après et prennent le relais. Quelques minutes plus tard, c’est l’équipe du SAMU qui arrive sur place et qui arrêtera malheureusement la réanimation constatant que l’arrêt du coeur avait certainement eu lieu depuis plusieurs heures et qu’il n’y avait plus rien à faire…

– À ceux qui sont intervenus pour la première fois (cette question peut ne pas vous concerner selon votre métier), avez-vous eu peur d’intervenir ? De mal faire ?

Quand bien même il ne s’agit pas de la première fois pour moi, chaque déclenchement est différent et revêt un caractère de stress et d’appréhension. Déjà, parce qu’il intervient à un moment où vous ne vous attendez pas à être déclenché. C’est différent des pompiers par exemple qui savent que durant leurs gardes, ils peuvent être appelés à intervenir sur ce genre de chose. En tant que Bon Samaritain, on peut être chez soi, au travail, dans son fauteuil et soudainement être sorti de ce climat de calme et de repos pour se retrouver face à des évènements tragiques.

– Que diriez vous à un ami qui hésite à devenir Bon Samaritain ?

A un ami qui hésite je dirai que s’inscrire sur ce genre d’application lorsque l’on est formé aux premiers secours est important. Elle permet de faire appel à une communauté qui, lorsqu’elle se trouve près d’une victime en arrêt cardiaque, peut intervenir pour prodiguer les premiers secours. Quand on sait qu’une victime qui n’a pas de massage cardiaque dans les 5 minutes qui suivent la survenue de l’arrêt, aura déjà de lourdes séquelles si on arrive à la sauver, ça incite à s’inscrire.