08/09/2021 Paul

Alexandre, Bon Samaritain témoigne

Alexandre, 51 ans, est intervenu auprès d’une victime le 1er avril dernier. Il témoigne :

Alexandre Bon Samaritain

« J’ai 51 ans et j’habite Verneuil sur Seine. J’ai décidé de devenir Bon Samaritain à l’occasion d’un stage de recyclage SST en entreprise, le pompier formateur nous a alors parlé de cette application que je ne connaissais pas. L’idée de pouvoir contribuer à sauver des vies s’est naturellement imposée à moi, car nous avons tous des parents, grands-parents qui peuvent un jour se retrouver dans une situation d’urgence et le maillage territorial du Bon Samaritain peut à ce moment faire la différence.

Parallèlement à cela, de par les fonctions de Coordinateur Sécurité que j’ai occupé pendant quelques années dans des stations-services, j’ai dispensé régulièrement auprès des équipes des formations aux gestes de premiers secours et à l’utilisation d’un défibrillateur cardiaque, outil qui s’est maintenant très largement implanté dans les commerces et administrations, mais dont l’utilisation fait peur par crainte de faire une « bêtise » et d’empirer la situation de la victime en arrêt respiratoire. Le fait de répéter les consignes et les gestes a visiblement créé chez moi des réflexes, mais je ne le savais pas.

Je crois avoir téléchargé l’application Staying Alive il y a 3 ans, et à aucun moment, je n’ai été sollicité. Jeudi 1er avril vers 16h, une sonnerie stridente et inconnue est survenue, j’ai mis quelques secondes à réaliser que cela provenait de mon téléphone, j’ai immédiatement accepté l’intervention, et le nom et l’adresse de la victime m’ont été instantanément communiquée. Il se trouvait que la victime était ma voisine du 1er étage, et moi-même habitant le 3ème étage, je suis immédiatement descendu pour porter secours. Je me suis retrouvé face au fils de la dame qui était en panique, car l’événement s’était passé sous ses yeux alors qu’ils étaient à table.

« Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, les gestes sont venus naturellement »

Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, les gestes sont venus naturellement : contrôler la conscience, vider les aliments de la bouche de la victime, contrôler la respiration, et massage cardiaque en attendant l’arrivée des secours, d’abord les pompiers puis le SMUR. Leur intervention a permis d’obtenir un pouls.

Au moment des faits, je n’ai rien ressenti, ni crainte ni émotion. J’ai exécuté les gestes par automatisme. Une fois la victime évacuée par les secours, je suis rentré chez moi, c’est à ce moment que la tension est retombée et que j’ai réalisé ce qu’il venait de se passer. À vrai dire je me suis moi-même surpris devant mon calme, mes gestes, ma communication avec la famille pour les calmer pendant mon intervention.

Mais j’ai été affecté également, et les sentiments se mélangeaient : c’était la première fois de ma vie que je voyais une victime inanimée, c’était la première fois que je réalisais les gestes qui sauvent, et c’était la première fois que je voyais autant de reconnaissance dans les yeux de gens que je connaissais peu ou pas, je parle ici des membres de la famille qui avaient accouru à la nouvelle de l’accident, et à qui le médecin du SMUR a expliqué le rôle que j’avais joué. »

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